Contexte du Projet
La corruption est perceptible au Mali depuis plusieurs décennies et le pays est classé 137è sur 180 Etats où la corruption est perceptible1. Les gouvernements successifs du Mali, conscients de ce ‘’cancer social’’, l’ont combattu à des niveaux différents et ont inscrit la lutte contre la corruption dans leurs agendas respectifs comme axe prioritaire. Des politiques et stratégies nationales, parfois soutenues par des slogans et concepts pour endiguer le phénomène de la corruption, ont été initiés. Les efforts des politiques sont perceptibles sans, jusque-là, atteindre les résultats escomptés. Pire, le fléau avance, gangrène la société et annihile progressivement les efforts de développement et compromet la crédibilité de la bonne gestion des finances publiques.
Les gouvernements ne sont pas seuls dans cette lutte ; la société civile agit avec les moyens dont elle dispose pour sensibiliser, dénoncer et surtout promouvoir la transparence, gage de la bonne gouvernance. Plusieurs organisations de la société civile ont amplifié, ces dernières années, leurs actions en faveur de la transparence et affirment le besoin d’être impliquées dans le processus budgétaire.
Un troisième groupe d’acteurs appuie constamment les gouvernements et la société civile, il s’agit des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Les PTF soutiennent les initiatives et les besoins de réformes de l’Etat singulièrement dans le domaine de lutte contre la corruption et la bonne gestion des finances publiques. Plusieurs organes de vérification et de contrôle dont l’efficacité des missions est prouvée, sont le fruit de ce partenariat. En plus des gouvernements, les PTF apportent à la société civile des appuis nécessaires à sa mission. Ces appuis promeuvent des approches participatives et inclusives dans la bonne gestion des finances publiques et la lutte contre la corruption.
En dépit de ces efforts multi-acteurs, la corruption est omniprésente dans tous les secteurs : politique et socioéconomique. Le combat contre la corruption est même considéré par des études comme l’une des actions prioritaires à mettre en oeuvre au Mali.
Parmi les recommandations ou approches de solutions, nombreux sont les analystes et observateurs qui mettent le curseur sur l’information, la sensibilisation, l’enseignement de bonnes pratiques à un pan entier de la société civile qui demeure faiblement pris en compte dans la lutte contre la corruption : il s’agit des étudiants, les élèves fonctionnaires, les groupes de jeunes. Surtout quand on sait que ce groupe constitue les futurs responsables en charge de la gestion des affaires publiques. Ces bonnes pratiques leur inculqueraient de fortes notions voire une expertise dans le cadre de la bonne gestion des finances publiques et de la lutte contre la corruption et impacteraient assurément ces domaines dans le cadre de leur vie professionnelle quotidienne.
Telle est l’essence du « Projet de lutte contre la corruption et pour la bonne gestion des finances publiques » financé par l’Union européenne en partenariat avec la Friedrich-Ebert-Stiftung Mali et le Codemandeur le Centre d’Etudes et de Réflexion au Mali.