Academié des jeunes syndicalistes 2023
Face au recul du syndicalisme, de la fragmentation des organisations syndicales et de la faible mobilisation des travailleurs surtout des jeunes, l’Académie des Jeunes Syndicalistes est un cadre d’apprentissage, de formation et d’intégration mis en place dans le cadre de la promotion de la synergie d’action syndicale entre la CSTM et l’UNTM en partenariat avec la Friedrich Ebert Stiftung. Cette synergie est d’autant plus indispensable que les syndicats, en raison de leur capacité de mobilisation et de représentation (présent sur tout le territoire), sont des acteurs majeurs dans la lutte pour l’aboutissement des revendications des travailleurs/euses, mais aussi dans la prise en compte des besoins/attentes des populations par le gouvernement et les employeurs.
Du 07 au 09 septembre 2023, la septième édition de l’Académie a réuni au Centre Abbé David Cissé de Ségou, sous le thème « communication syndicale et outils de l’information : quelle exploitation efficiente par les jeunes syndicalistes dans les missions syndicales ? », 24 jeunes syndicalistes dont 13 femmes venant de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Gao, Mopti, Tombouctou et Kidal, tous issus des centrales syndicales des travailleurs susmentionnées.
La communication est essentielle à toute institution, surtout syndicale. Elle l’est davantage à l’ère du numérique et son corollaire de prolifération des acteurs dans ce domaine. A cet effet, il est opportun pour les jeunes syndicalistes de bien cerner tous les défis liés à la maitrise de la communication en vue de développer des stratégies de communication efficaces pour contrer la dégradation de la participation des salariés et la baisse des adhérents au syndicat, constitutifs de menaces à la paix, à la démocratie et à la justice sociale.
La présence d’un nombre de femmes plus élevé que les hommes atteste de l’impact de l’Académie sur le fonctionnement interne des centrales syndicales où la prise en compte du genre commence à se systématiser. Elle n’est nullement liée à une féminisation de la communication.
Les débats ont été interactifs, parfois houleux, entre participant(e)s et entre ceux/celles-ci et les personnes ressources, notamment sur sujets : le lien entre les syndicats et les partis politiques et la personnification de la gouvernance syndicale.
Il ressort de ces discussions qu’une organisation syndicale est apolitique, ce qui ne le disqualifie pas forcément du jeu politique. Un syndicat peut tisser une alliance avec un parti ou un candidat dont le projet de société ou programme accorde des avantages aux salariés en termes de droits, de libertés et de valeurs. Pour ce qui est de la personnification, elle rend flous les contours de la distinction entre le leader syndical et l’attitude/le comportement personnel.
Pour les participant(e)s, cette attitude explique également les difficultés pour les jeunes et les femmes d’accéder au sommet de ces structures. La sous-représentation des femmes et jeunes dans les instances de décision n’est pas singulière aux syndicats. Les pesanteurs socioculturelles et les obstacles à la participation des femmes comme les heures de réunion tardives empêchent une participation pleine, égale et effective des femmes.
A l’issue de cette édition qui a également enregistré la présence effective des deux premiers responsables nationaux de la CSTM et de l’UNTM, les recommandations suivantes ont été formulées dans le dessein d’une meilleure organisation des syndicats des travailleurs/euses :
- Mettre en place une politique/approche de promotion/soutien de la participation effective des femmes et des jeunes au sein des structures syndicales des travailleurs/euses
- Doter les comités de formation des centrales syndicales en ressources humaines qualifiées et les moyens matériels pour la formation en général et celle des femmes et jeunes en particulier.
Pour la Friedrich-Ebert Stiftung, continuer d’accompagner les centrales syndicales dans le cadre de la formation, notamment la mise en réseau des différentes générations de l’Académie de manière à disposer d’un cadre permanent d’échanges de haut niveau entre les femmes et les jeunes des centrales syndicales, toutes régions confondues. Cette perspective va servir de base à l’émergence de formateurs (de relève pour les centrales syndicales) et une meilleure jonction avec d’autres acteurs politiques ou de la société civile sur des préoccupations d’ordre particulier (travailleurs/euses) ou général (la société).